Inutile d’indiquer que l’imaginaire, véhiculé par les structures qui concentrent une multitude d’activités, aide les enfants à grandir et, paradoxalement, à s’ancrer dans la réalité. Ils prennent la mesure de ce qu’ils sont par rapport à ce qu’ils voudraient être. Ce qui est inquiétant, à entendre de nombreux psychologues ou pédagogues, c’est l’enfant qui ne joue pas. Mais qu’on se rassure, les structures multi-activités sont là.

 

Les structures multi-activités intègrent plusieurs éléments de base, que sont les tours, les rampes d’accès et de sortie, les filets, les toboggans, les connexions inter-modulaires... Bref, toutes les activités ludiques ‘embarquées’ (grimper, escalader, se tenir en équilibre, se reposer...). « L’association de ces éléments définit les caractéristiques du jeu. Les tours les plus basses et les accès les plus aisés sont destinés aux plus jeunes, tandis que la prise relative d’altitude s’adresse aux tranches d’âges supérieures. Pour les plus grands, des équipements ludiques, davantage acrobatiques, peuvent être proposés », évoque Jean-Marie Freyling, directeur marketing de la société Proludic. Cette modularité, combinant divers éléments en ‘T’, en ‘L’ ou en ‘U’, sous des formes et dimensions très variables, garantit l’intégration des structures dans n’importe quels espaces dont disposent les gestionnaires des services techniques. 

 

Les éléments retenus correspondent à la tranche d’âge et aux objectifs visés : encourager la prise de risque, avec des jeux plus dynamiques, voire d’équilibre ; ou privilégier la sécurité en favorisant les jeux de rôles par exemple.

Les structures multi-activités s’imposent par un vocabulaire esthétique emprunté aux livres et contes pour enfants, ce qui explique l’émergence de tours aux formes végétales, ou carrément abstraites, des filets pour rappeler aux enfants une cabane de fortune ou le pont d’un bateau... Les couleurs participent également à l’attractivité des structures. Elles donnent le ton du jeu. « Les tendances ont évolué avec le temps : les poteaux ont pris de la couleur ; mais surtout, les panneaux pleins, jusqu’alors unis, sont devenus de plus en plus travaillés avec des gravures et des techniques de personnalisation poussées », précise le directeur marketing de Proludic. À ce sujet, Proludic a d’ailleurs créé une technique exclusive d’impression de décors, nommée Grafic Games, à apposer sur des panneaux unis. Six thèmes sont proposés, mais la personnalisation demeure possible afin de laisser libre cours à l’imagination des aménageurs (et surtout celle des enfants !). Citons aussi les tours Cameleo XL d’Husson International. L’univers de la forêt ou du Moyen-âge est symbolisé par des toboggans en plastique rotomoulé de couleur verte, des cabanes en acier galvanisé couvertes d’une toiture en HPL où ondulent des tuiles peintes...  

Définir un thème, associé à des formes spécifiques et des couleurs, renforce l’attractivité des structures. Par exemple, une tour habillée d’un motif de forteresse médiévale incite les enfants à grimper au sommet ! Ce qui n’aurait peut-être pas été le cas si la même structure était revêtue d’une couleur unie. Après, peu importe la thématique choisie, pourvu qu’elle soit en accord avec les autres équipements qui composent l’aire de jeux et, plus globalement, son environnement. À noter aussi que des structures bas carbone sont proposées, notamment par Kompan. D'autres, comme Pro Urba, proposent des structures intégralement composées de bois imputrescible (le robinier, ludique par essence). De quoi rallier le plaisir du jeu au respect de l'environnement !

Les structures multi-activités n’échappent pas aux normes de sécurité. Des normes sont à respecter. À commencer par la norme NF EN 1176, qui définit une hauteur de chute libre maximale de 3 m de haut. Elle précise aussi la notion d’équipements ‘facilement accessibles’ et ceux ‘difficilement accessibles’. Les premiers doivent être davantage protégés que les seconds (par des palissades par exemple). La hauteur des éléments ludiques doit ensuite suivre la logique de la tranche d’âges visée : de 60 cm à 1 m pour les petits, les moyens pourront aller jusqu’à 1,5 m, et les grands grimperont jusqu’à 3 m de hauteur de chute (que l’on retrouvera sur les filets notamment). 

 

Plus précisément, la norme NF EN 1176-3 régit les dimensions et la HCL (Hauteur de Chute Libre) des zones d’impact autour des toboggans. Pour rappel, en sortie de toboggan, la zone d’impact doit couvrir un rayon d’1,5 m.

 

Autre norme de référence : NF EN 1177, qui indique qu’en présence d’une HCL de plus de 60 cm, il est impératif de mettre en place un sol amortissant, qu’il s'agisse de mettre en œuvre des matériaux fluents (copeaux, graviers, écorces, sable…) ou, plus généralement, en revêtements synthétiques et/ou recyclés (installation de sols coulés en EPDM, SBR, dalles, gazon…). C’est la capacité d’absorption intrinsèque de chaque matériau qui importe. Les fabricants sont en mesure de préciser aux agents quelle épaisseur permet de respecter la norme en fonction de la HCL.

 

A noter que les parents plébiscitent aussi les structures multi-activités car la transparence des jeux est telle qu’ils gardent constamment un œil bienveillant sur leurs progénitures.