Face au constat environnemental alarmant, avec un grignotage toujours plus important des terres agricoles, mais aussi pour répondre à l’enjeu financier d’augmentation moyenne de 200 % du prix de la terre végétale en l’espace de dix ans, l’utilisation d’amendements organiques s’avère judicieuse. Ils assurent une fertilité du sol et une solubilité des éléments mais, comme tout apport, ils doivent être raisonnés, c’est-à-dire adaptés aux besoins nutritifs des végétaux et à l’état de santé pédologique de la terre en place. Une analyse de sol est alors nécessaire. Autre avantage : bien souvent constitués de matières compostées et recyclées d’origine contrôlée, ils répondent aux objectifs de respect de l’environnement, de recyclage des déchets, mais également de circuit fermé, une ville pouvant elle-même produire son propre amendement en compostant, par exemple, ses déchets verts.
De la matière carbonée
Les amendements organiques sont principalement composés de matières carbonées végétales destinées à l’entretien ou à la reconstruction de la matière organique stable, c’est-à-dire l’humus du sol. Ils permettent d’améliorer les propriétés d’un sol au niveau physique (stabilisation, aération, lutte contre l’érosion), chimique (formation du complexe argilo-humique et contrôle du pH) et biologique (renforcement de l’activité de la vie du sol).
Ils contiennent les éléments N-P-K dans des proportions inférieures à 3% pour chacun des éléments. Ils peuvent être issus ou non du compostage et sont soumis à la norme NF U44-051. On distingue plusieurs types d’amendements :
- fumiers : déjections animales avec litières ;
- déjections animales sans litière : lisiers et fientes ayant subi une transformation physique (séchage par exemple) ;
- compost vert : compost obtenu à partir de végétaux issus au moins partiellement de l’entretien des espaces verts ;
- compost ménager : issu des déchets alimentaires et ménagers ;
- compost végétal : issu des déchets de l’entretien des jardins compostés ou non compostés ;
- matière végétale : sans addition, sans transformation autre que physique : broyats végétaux, algues, paille, tourteaux, marc de café… ;
- matière végétale en mélange : avec ou sans compostage ;
- mélange de matières végétales et animales : farines, sang, déjections…
Les différents types d'amendements organiques
Il existe ainsi de nombreux types d’amendement et, notamment, d’origine 100 % végétale qui sont une bonne solution pour enrichir les sols pauvres (exemple : pulpes de fruits déshydratées, algues, farines de soja, coques de cacao…). Les amendements biostimulants sont également une alternative à considérer. Certains intègrent des mycorhizes (AMM n°60800001) qui augmentent la zone de prospection et la densité du chevelu racinaire, favorisant une meilleure assimilation des éléments nutritifs et de l’eau du sol et donc un meilleur taux de reprise des arbres. Lorsque les arbres sont déjà plantés, des engrais hydrosolubles comportant des racines endomycorhizées peuvent être apportés par simple arrosage. Les produits mycorhizés peuvent aussi se trouver sous forme de poudre à laquelle est ajouté un engrais organique. Il existe aussi, les amendements à base de levures ou de bactéries, ces dernières stimulant la production de radicelles et solubilisant le phosphore qui est alors bio-disponible pour l’arbre, lui permettant de bien s’ancrer dans les sols urbains. Les levures stimulent quant à elles la vie du sol et vont améliorer le processus de minéralisation et d’humification de la matière organique, souvent mal dégradée en ville, et alors disponible pour l’arbre.