Quelles sont aujourd’hui les protections juridiques en place ?
Une première possibilité pour protéger les arbres est d’utiliser le Code de l’urbanisme, en les intégrant au Plan Local d’Urbanisme (PLU) lors de son élaboration ou de sa révision. Cette démarche permet aux élus de recenser et préserver les arbres jugés importants, qui ne peuvent ensuite être abattus que s’ils présentent un danger avéré.
Deux dispositifs existent : l’Espace Boisé Classé (EBC), qui impose une déclaration préalable auprès du Maire et l’avis du service forestier de la DDT, et l’identification comme Élément de Paysage, plus protecteur, interdisant l’abattage et permettant des prescriptions spécifiques supplémentaires (interdiction de couper les grosses racines, d’écorcer le tronc ou d’effectuer un élagage excessif par exemple). Ces dernières sont souvent oubliées, d’où la création, par le CAUE77 d’une fiche pratique pour faciliter leur rédaction. Toute intervention sur un arbre protégé reste soumise à une déclaration préalable.
La deuxième solution est de recourir à l’article L350-3 du Code de l’environnement, qui protège les allées et alignements d’arbres bordant les voies publiques. « Le fait d'abattre ou de porter atteinte à un arbre ou de compromettre la conservation ou de modifier radicalement l'aspect d'un ou de plusieurs arbres d'une allée ou d'un alignement d'arbres est interdit. […] Toutefois, lorsqu'il est démontré que l'état sanitaire ou mécanique du ou des arbres présente un danger pour la sécurité des personnes ou des biens ou un risque sanitaire pour les autres arbres ou que l'esthétique de la composition ne peut plus être assurée et que la préservation de la biodiversité peut être obtenue par d'autres mesures, les opérations mentionnées au deuxième alinéa sont subordonnées au dépôt d'une déclaration préalable auprès du représentant de l'État dans le département ».
Augustin Bonardot, forestier et arboriste au Caue77, complète « En cas de nécessité d’abattage, un dossier doit être soumis à la Direction Départementale des Territoires (DDT). Cette procédure représente une charge administrative importante pour les communes ».