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Patrimoine arboré menacé, comment lutter ?

29 novembre 2018
On assiste actuellement à une augmentation de la diversité et des populations de ravageurs qui mettent à mal notre patrimoine arboré. Charançon rouge, mineuse du marronnier, processionnaires du pin et du chêne… tous s’attaquent aux formes paysagères patrimoniales qui dessinent nos villes et nos campagnes. A cet enjeu patrimonial, s’ajoutent les questions sanitaires et d’hygiène publique, la processionnaire du pin provoquant par exemple d’importantes allergies. Comment donc lutter contre les ravageurs du patrimoine arboré ?
De plus, la propagation des ravageurs soulève des enjeux financiers quand on sait que, par exemple, les coûts d’abattage, puis de replantation d’un palmier de 5 m de haut s’élèvent à 5 000 € HT. Autre point : le changement climatique amène à des saisons chaudes de plus en plus longues qui favorisent le développement des populations de ravageurs. D’intérêt public, la lutte contre les ravageurs est nécessaire et soumise à des réglementations précises, qu’elle soit mécanique, biologique ou encore chimique, cette dernière s’inspirant de processus naturels.
 

Lutte et contrôle des populations de ravageurs

Il existe donc trois moyens de lutte, une fois que la présence du ravageur est détectée : la lutte mécanique, par exemple avec les pièges à collier ou les échenilloirs, la lutte biologique, qui utilisent des macro-organismes (prédateurs ou parasitoïdes) et des micro-organismes (nématodes, champignons, virus ou bactéries qui nécessitent une Autorisation de Mise sur le Marché), et la lutte chimique qui agit par ingestion, par contact ou par inhalation, en s’inspirant de phénomènes naturels. 
Mais pour enrayer la propagation de ravageurs, il est d’abord nécessaire de surveiller leur présence par le biais du monitoring, avec la mise en place de pièges à phéromones et/ou kairomones pour déterminer ensuite les éventuels traitements nécessaires si une présence est détectée. Ainsi, pour la mineuse du marronnier, la société Nufarm propose par exemple un gel phéromonal attractif conçu par M2i, d’une durée d’action de 90 jours, ou encore, pour le charançon du palmier, le Rhynchonex®, piège formé d’un seau collecteur avec leurre, d’une capsule de phéromone et d’un sachet de kairomone à renouveler tous les 3 mois. On trouve également le Palmatrap de Koppert pour piéger le charançon rouge. La société M2i Life Sciences fabrique également et distribue quant à elle des seringues de phéromones sexuelles, appelées Dispar Pro Caps (UAB), pour suivre la population des bombyx disparates. 
A noter qu’une fois la présence du ravageur observée et/ou avérée, la première chose à faire est de déclarer en préfecture les points de présence.


Ravageurs et moyens de lutte

- Charançon rouge du palmier (Rhynchophorus ferrugineus) : scarabée qui ravage nos palmiers (notamment Phoenix canariensis et P. dactylifera), les larves s’attaquant à la base des palmes et se nourrissant des tissus vasculaires. Il est soumis à la lutte obligatoire (selon arrêté du 21 juillet 2010) qui autorise 3 méthodes de lutte. Des nématodes sont ainsi utilisés, comme le Steinernema carpocapsae, contenu dans le produit Palma-Life de Biobest qui permet de lutter à la fois contre le charançon et le papillon palmivore. La société Koppert propose le Palmanem®, également à base de Steinernema carpocapsae, mais aussi une gamme de nématodes gel qui facilite l’application grâce à une meilleure dilution avec moins de sédimentation dans le pulvérisateur et une plus longue durée de conservation des nématodes. Aussi, M2i a développé un piège enterré spécifique, ainsi qu’un diffuseur disposant d’une innovation où la phéromone, le synergiste et la kairomone du charançon sont formulées ensemble et se diffusent simultanément pour plus d’efficacité. Autre technique : la société Syngenta a développé une solution alternative, Le Revive, qui consiste à injecter le traitement à l’intérieur de l’arbre, seuls les insectes se nourrissant des tissus étant alors exposés à l’insecticide. Cette stratégie de lutte est maintenant autorisée face à la mineuse du marronnier dans l’espace privé, car ce ravageur n’est pas soumis à un arrêté de lutte obligatoire, et ce, avec une nouvelle formulation : Revive II – AMM n° 2180226 (durée d’action de l’injection de 3 ans). 
- Mineuse du marronnier : organisme de quarantaine, la larve de ce papillon entraîne un dessèchement et une chute prématurée des feuilles. Des bactéries aux propriétés insecticides sont alors utilisées et, notamment les Bacillus thuringiensis, comme dans Scutello DF (AMM n°2010513) de Biobest, également UAB et produit phytopharmaceutique de biocontrôle, aussi utilisable contre la processionnaire du chêne et du pin, le bombyx et la pyrale du buis.
- Papillon palmivore argentin (Paysandia archon) : organisme de lutte obligatoire qui s’attaque aux palmiers. Des Steinernema carpocapsae sont utilisées, tout comme des spores du champignon Beauveria bassiana (souche 147), ou encore du spinosad, produit à base de bactéries fermentées (Saccharopolyspora spinosa) et contenu dans Conserve de Nufarm SAS (AMM n°2060132 et UAB), aussi efficace contre les processionnaires du pin et du chêne.
- Processionnaire du pin : chenille non soumise à la lutte obligatoire mais faisant l’objet d’arrêtés préfectoraux de lutte. Une lutte mécanique à l’échenilloir est possible, mais aussi avec le concept Phero-ball® Pin de M2i qui consiste à projeter un gel phéromonal de confusion sexuelle à l’aide d’un lanceur de Paint-Ball. Par ailleurs, il est possible de surveiller les processions en hiver à l’aide du nouveau piège PROCESSatrap Collier de Koppert.
- Processionnaire du chêne : organisme de lutte obligatoire (mêmes moyens que pour la processionnaire du pin). L’installation de nids de mésanges pour manger les chenilles est également une solution.
- Tigre du platane : une lutte biologique peut être mise en place avec la pulvérisation de nématodes entomopathogènes sur le tronc (en mars-avril), puis sur le feuillage en juillet avec le produit Tree-Life de la société Biobest ou le Tigranem de la société Koppert qui propose également Chrysolys-arbres. Cela consiste en un lâcher d’œufs de chrysopes en juin au niveau des feuilles, œufs inclus dans un tube crocheté qui facilite la pose dans les arbres.
Ainsi, de multiples moyens de lutte contre les ravageurs sont à votre disposition, tout en respectant bien les réglementations et homologations pour les usages définis. 


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